A Villeneuve Loubet, depuis 2014, des médiateurs liés au service Jeunesse et Politique de la Ville sécurisent les abords du collège. Si la cellule de médiation remonte à 2008, à l’initiative de Charles Luca, rattachée alors à la Police Municipale, de nouveaux moyens sont mis en place sous la nouvelle municipalité dès 2014 avec la création notamment de « l’adosphère » face au collège Romée. Une initiative municipale unique dans le département pour l’équipe composée de 3 agents et 2 services civiques en renfort dont les missions sont multiples pour encadrer les adolescents : veiller à la fréquentation des abords de l’établissement scolaire pour éviter les risques de trafic, racket, ou harcèlement, offrir un espace d’accueil et d’échange, et plus généralement tisser un lien de confiance avec les jeunes pour rester informés des problématiques, qu’elles soient bénignes ou plus graves.
« Nous devons être le bon relais au bon moment. Nous nous faisons connaître des élèves en discutant simplement avec eux aux heures d’entrée et de sortie du collège. Lorsqu’il y a des problèmes entre eux, nous pouvons ainsi intervenir, sachant que nous avons pour règle de toujours rester factuels, et de ne jamais prendre parti pour les uns ou les autres. Notre mission est d’apaiser les relations, et de trouver des solutions, pas de juger. Nous nous appuyons dans certains cas sur la police municipale qui nous donne des conseils pour régler des conflits sans heurts. »
Et ça fonctionne ! A midi, alors que les collégiens sortent pour aller déjeuner, nombre d’entre eux s’arrêtent auprès de l’équipe pour un « check », quelques minutes de discussion, pour patienter en attendant les parents ou bien tout simplement pour « se poser à l’Adosphère, comme ça, parce qu’on s'y sent bien ».
Dans l’équipe, l’une des médiatrices était auparavant animatrice au centre ado. Les jeunes la connaissent bien, et ça joue aussi dans le rapport de confiance : « Aucun gamin ne va se confier à quelqu’un qu’il ne connaît pas, la confiance ça se travaille avec le temps ! » confirme la jeune femme pour qui l’écoute ne passe pas uniquement par la discussion, mais parfois par une perception plus fine de signes qui peuvent alerter : un dessin, un petit mot oublié « par hasard » devant la porte, ou l’observation de comportements d’isolement ou de détresse. Et lorsque l’équipe doit faire face à des problèmes plus lourds, les médiateurs font immédiatement remonter les informations à leur hiérarchie pour mettre en place des solutions adaptées au plus vite avec des partenaires institutionnels adaptés.
Au fil des années, les missions de l’équipe se sont étoffées et enrichies. « Dès le début, la volonté de la municipalité était de ne pas les cantonner uniquement à des rondes de surveillance. Petit à petit, les médiateurs ont ainsi pu proposer de nouvelles actions à mettre en œuvre, comme des projets de prévention en lien avec l’actualité ou les problématiques actuelles liées au numérique ou bien encore des animations plus légères destinées à créer du lien », explique Stéphane Gaudel, chef du service jeunesse de la ville. Leur prochain projet : faire élire des « éco-délégués » en partenariat avec le collège pour participer régulièrement à des missions éco-citoyennes.
Avec un périmètre d’action s’étendant du parc des sports au PCAE en passant par l’école des Plans, lorsque les portes du collège sont fermées, les 5 médiateurs ne s’arrêtent pas pour autant : ce sont eux par exemple qui surveillent le skate-park où « les parents déposent leurs enfants en toute tranquillité sans rester forcément car ils savent que nous sommes là », et pendant les vacances scolaires, ils rejoignent l’équipe du centre ado pour renforcer les équipes.
Les médiateurs se sont présentés aux élèves en début d’année scolaire en passant dans toutes les classes. Il est possible de les rencontrer tous les jours pendant la période scolaire à l’Adosphère située face au collège.
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